Sunday, December 21, 2014

Un peu de finesse, dans ce monde de brutes

Trois poëtes, trois poëmes


Ah seja como for, seja por onde for, partir!
Largar por aì fora, pelas ondas, pelo perigo, pelo mar.
Ir para Longe, ir para Fora, para a Distância Abstrata,
Indefinidamente, pelas noites misteriosas e fundas,
Levado, como a poeira, plos ventos, plos vendavais!
Ir, ir, ir, ir de vez!

Ah, n'importe comment et n'importe où, partir !
Larguer les amarres hors d'ici, cap sur les vagues, le péril et la mer.
S'en aller au Large, au Dehors, à l'Abstraite Distance,
Indéfiniment, dans les nuits mystérieuses et profondes,
Emporté, comme la poussière, par les vents, par les ouragans !
S'en aller, s'en aller, s'en aller une bonne fois !
(Traduit par Patrick Quillier)

Fernando Pessoa, Ode maritime

VIII

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! Levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau !

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, La Mort, Le Voyage.

Avec ses quatre dromadaires
Don Pedro d'Alfaroubeira
Courut le monde et l'admira
Il fit ce que je voudrais faire
Si j'avais quatre dromadaires

Guillaume Appollinaire, Alcools, Le Dromadaire

1 comment:

Anonymous said...

Merci - Titus